Naître fille n'est pas une mince affaire. Qui sont ces premiers hommes à avoir condamné nos destinées? Qui sont ces dieux qui ne font rien pour les mères de l'humanité? Sommes nous juste des matrices vouées à procréer, des objets de désirs, ou encore des bonnes à tout faire au service d'un taux de testostérone exacerbé?
Quel est le but de cette mascarade? Sommes nous toutes obligées de souffrir pour l'accomplissement d'un dessein que l'on continuera d'ignorer? Pourquoi l'univers engendre des êtres qui répètent l'histoire sans cesse, qui désavouent leurs soeurs, avec cette impunité toute masculine qui leur semble acquise à perpétuité?
Je refuse de croire que notre existence ne se résume qu'à quelques principes de biologie différenciant le sexe fort du sexe faible. Nous sommes plus qu'un amas de cellules. Le truc qui flotte, là haut, dans notre boite crânienne est souvent doté d'intelligence, de sens critique et pratique. Alors qu'est-ce qui cloche en ce très bas monde?
Je suis lasse. Lasse de voir que rien ne change et que tout s'empire alors que les risque sont connus, que les dangers sont dénoncés et que de nouvelles lois sont votées. Je suis lasse de vivre de ce côté de la barrière. De ce côté où j'ai une liberté de choix toute relative: le choix des hormones ou du cuivre.
Il en a fallu et il en faudra toujours du courage et de la force pour être une femme. Une phrase aussi banale qu'insoutenable à écrire. Du courage, je ne crois pas en manquer, mais à chaque épreuve traversée, je me demande combien suivront, je me demande si je suis malchanceuse ou si je ne suis qu'un triste exemple parmi d'autres. La deuxième solution me glace le sang.
Est-ce que l'on doit préparer nos filles à se défendre? Est-ce que l'on doit acérer leurs griffes et leurs mots pour contrer les attaques physiques et morales des prédateurs de tout poils? Est-ce que l'on doit leur dire que la place des femmes se mérite, se gagne et qu'elle n'est jamais promise?
Je ne suis même pas outrée, même pas surprise, même plus choquée et à peine en colère. Je suis lasse et blasée de n'être qu'une paire de jambes dans de nombreux esprits limités.
Il en a fallu et il en faudra toujours du courage et de la force pour être une femme. Une phrase aussi banale qu'insoutenable à écrire. Du courage, je ne crois pas en manquer, mais à chaque épreuve traversée, je me demande combien suivront, je me demande si je suis malchanceuse ou si je ne suis qu'un triste exemple parmi d'autres. La deuxième solution me glace le sang.
Est-ce que l'on doit préparer nos filles à se défendre? Est-ce que l'on doit acérer leurs griffes et leurs mots pour contrer les attaques physiques et morales des prédateurs de tout poils? Est-ce que l'on doit leur dire que la place des femmes se mérite, se gagne et qu'elle n'est jamais promise?
Je ne suis même pas outrée, même pas surprise, même plus choquée et à peine en colère. Je suis lasse et blasée de n'être qu'une paire de jambes dans de nombreux esprits limités.
Alors j'écoute, j'entends des discours complètement assumés ou carrément maladroits, mais je ne m'excuserai pas. Je ne m'excuserai pas d'être celle que je suis. Je ne m'excuserai pas de porter des vêtements moulants, trop courts ou transparents. Je ne m'excuserai pas de savoir poser un trait d'eye liner, et du rouge à lèvres très rouge sans déborder. Je ne m'excuserai pas d'arborer ma joie de vivre, mon positivisme, mes tatouages et un sourire sur mon visage. Je ne m'excuserai pas de vouloir réussir, de vouloir plaire, de vouloir être fière. Je ne m'excuserai pas d'être une femme libre, libre de ne plus être mariée, libre d'aimer qui je le souhaite, libre de dire non. Non je ne suis pas une poupée, ni une salope, ni une michto, ni un objet. Je ne suis pas un corps en libre service. Je ne suis pas une image sur laquelle on peut cracher sa haine ou son sperme.
J'ai été une petite fille, puis une ado, maintenant je suis une femme et une maman. Je ne m'excuserai pas, je ne me tairai pas, je n’oublierai pas. Parce que nos filles méritent mieux que ça.
Éduquez vos enfants dans le respect de leur corps et de celui des autres. Ne leur cachez pas le sens de la vie. Désacralisez le sexe. N'en faites pas un immonde secret qui n'engendre que des frustrations, des complexes et des perversions. Parlez leur des choses simples, du bonheur, des plaisirs, du désir, de leurs droits et de leurs libertés. Dites leur que l'amour existe et qu'il n'est pas dans les promesses. Dites leur que leur coeur leur appartient toujours, que l'on peut le prêter, même pour une très longue durée, mais qu'on ne peut pas le donner. Dites leur que leur corps est sacré et qu'il faut un droit d'entrée.
Moi, pour ne pas l'oublier, je me le suis fait tatouer. Je ne suis pas qu'un corps. Mon cul m'appartient et j'y tiens.
#KeurSurVous ♥
#LoveSurVosPopotins
Photos par Wilfried Haillot